"Paris pèserait trop" aux dires de Monsieur le Président du Conseil Départemental de la Gironde, seulement ne fait-il pas de même avec les zones rurales ? On a plutôt le sentiment que seules Bordeaux Métropole et les agglomérations de Libourne et du Bassin d'Arcachon ont un poids dans les décisions.

Quant à : "la contractualisation avec la Métropole sur l’interdépendance des territoires. La question de l’eau le montre, avec une Métropole qui va chercher sa ressource en dehors de son territoire"...

Nous rappelons ce que signifie contractualisation : un engagement volontaire, formel ou informel, entre plusieurs parties et reconnu par le droit. ⁕Engagement volontaire, le contrat naît d’un accord assumé et accepté.

Pour l'instant, nous n'avons pas vraiment l'impression que, le projet de champs captant dans le Médoc soit réellement représentatif d'un engagement volontaire des communes qui seront impactées par celui-ci. La concertation semble n'avoir lieu que dans un sens et les effets sur les nappes, la végétation... édulcorés voire non évalués à long terme.

"On déshabille Pierre pour habiller Paul", seulement Pierre habite toujours en zone rurale et Paul dans la Métropole. Cela ne va-t-il pas, une fois de plus, augmenter la souffrance dans certains territoires ?

Sud-Ouest du 29 mars 2018 

L’État « dégrade le service public 

INTERVIEW À mi-mandat, le président du Conseil départemental fait le bilan. Et trouve que Paris pèse trop

Jean Luc Gleyze 29 03 2018

Jean-Luc Gleyze, 55 ans, né à Bazas, membre du PS depuis 1990, ex maire de Captieux, élu du canton de Sud Gironde, a succédé en 2015 à Philippe Madrelle comme président du Conseil départemental de la Gironde. PHOTO STÉPHANE LARTIGUE 

"«Sud Ouest» Lorsque vous arrivez en 2015, est-il facile de succéder à Philippe Madrelle, qui a présidé pendant trente-six ans le Conseil général ? 

Jean-Luc Gleyze La question m’était souvent posée pendant les six premiers mois. C’est compliqué mais j’ai une manière de faire : impulser mon propre style, ma propre approche. J’écoute beaucoup la voix du terrain, je mets en place des groupes citoyens sur des sujets précis. C’est une façon de se départir, sans pour autant oublier l’héritage. J’ai eu au début un peu de difficultés à me sentir dans le costume. Je n’avais pas forcément envisagé de me trouver là. Mais au fil du temps, la légitimité s’acquiert."...

..."On a le sentiment d’un dégel entre les collectivités. Elles se parlaient moins avant ?

C’est moins lié à la nouvelle répartition des compétences qu’à une manière de concevoir certains sujets. La question des déplacements est métropolitaine, départementale, régionale. Nous avons intérêt à travailler ensemble. Je crois beaucoup à la contractualisation avec la Métropole sur l’interdépendance des territoires. La question de l’eau le montre, avec une Métropole qui va chercher sa ressource en dehors de son territoire."...

..."Plus d’habitants, n’est-ce pas plus de ressources ?

La population croit moins vite que les dépenses. Les droits de mutation (ndlr: ces taxes payées sur les transactions immobilières) ont une évolution très volatile. Ils ne peuvent pas servir pour le fonctionnement, ce n’est pas assez solide dans le temps. Par ailleurs, il y a des territoires en souffrance que je ne veux pas laisser décrocher. Vu de Paris, il n’y a que des châteaux très riches, Bordeaux et des plages en Gironde. C’est ahurissant. Nous avons élaboré une carte des fragilités sociales, le croissant de la précarité est réel, il peut entraîner des votes extrêmes. Nous travaillons à une mission choc en Médoc, pour mobiliser toutes les forces."...

..."Il y a une grande inquiétude sur les services publics. Le gouvernement tend à démontrer qu’ils seraient mieux assurés par le privé."...

2018_03_29_SO_L'Etat_dégrade_le_service_public