Monsieur le Député Alain DAVID demande une augmentation des contributions des communes et intercommunalités au SDIS et fait valoir l'accroissement de la poupulation et donc du nombre d'intervention pour étayer ses revendications. Par contre, il omet de préciser que les communes rurales verront ainsi leur contribution réévaluée par rapport à leur population alors qu'elles constatent année après année la diminution réelle des services du SDIS sur leur territoire mettant ainsi en danger les personnes et leurs biens (ex. diminution voire suppression de l'effectif des sapeurs-pompiers professionnels, absence de garde en caserne la nuit, le week-end et les jours fériés, augmentation des délais d'intervention...).
L'augmentation des contributions devrait au moins donner droit au maintien des services existants et non à leur diminution.
Question à L'assemblée Nationale de Monsieur Alain David publiée au Journal Officiel du 13 mars 2018
Ministère interrogé : Economie Finances
Rubrique : sécurité des biens et des personnes
Analyse : Budget du SDIS
Texte de la question :
M. Alain David attire l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur le montant du budget alloué aux services départementaux d'incendie et de secours (SDIS). Le financement des services d'incendie et de secours est figé sur le dispositif de la loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité qui a basé le mode de calcul des contributions communales et intercommunales sur la population de référence de 2002. Par conséquent ces contributions sont déconnectées de l'augmentation démographique des populations communales et, par ricochet, intercommunales. À titre d'exemple, la population des communes de la Gironde a augmenté de plus de 247 000 habitants. De plus, la loi de 2002 a limité l'évolution annuelle des contributions communales et intercommunales sur le taux de l'inflation. En période de désinflation ou d'inflation atone, l'effet est encore plus pénalisant pour le budget de ces établissements. Si les évolutions démographiques ne sont pas prises en compte, cela diminue la contribution par habitant alors que la sollicitation opérationnelle augmente au regard de la population à défendre. En 16 ans l'activité opérationnelle affiche des évolutions significatives. Et le constat est national. En prenant à nouveau l'exemple de la Gironde, l'activité opérationnelle a augmenté de près de 43 % entre 2002 et 2017, dont 80 % des interventions de secours à personne. Ainsi les SDIS des départements connaissant une forte croissance démographique se trouvent progressivement dans une impasse budgétaire et financière. Entre 2002 et 2017, le SDIS de la Gironde a vu ses dépenses augmenter de 67,1 millions d'euros. Cette augmentation est assumée aujourd'hui par le seul Conseil départemental de la Gironde. L'intégration de la population actualisée dans le calcul des contributions communales et intercommunales constitue donc un enjeu majeur pour les SDIS mais aussi pour l'ensemble des collectivités locales. Il en va de la sécurité des populations et des territoires. Il lui demande quelles mesures le Gouvernement entend-il prendre afin de corriger aujourd'hui ce déséquilibre qui existe entre les contributions budgétaires des communes et intercommunalités au budget du SDIS et les besoins réels de la population actuelle.