Sud-Ouest du 17 novembre 2017
Nouvelle-Aquitaine : le climat va changer, nos paysages aussi
Selon l’étude « Prévoir et agir », pilotée depuis 2013 par le Conseil régional d’Aquitaine, les vendanges de merlot pourraient encore être avancées d’un gros mois d’ici la fin du siècle. FABIEN COTTEREAU
Alors que la COP23 s’achève ce vendredi à Bonn, à moyen terme le réchauffement climatique pourrait transformer l’aspect des forêts et des champs de la région
Damned. Pour les chasseurs-cueilleurs du Sud-Ouest, le 26 mars dernier restera comme un jour aussi noir que la truffe du Périgord. A mille lieues de là, parmi les racines d’un chêne vert spécialement planté dans le sud du Pays de Galles, fut ainsi découverte la tuber melanosporum la plus septentrionale de l’histoire. Une petite vingtaine de grammes illustrant lourdement les effets perfides d’Albion et du réchauffement climatique mêlés. Certes vieux comme le monde, le phénomène surprend cette fois par sa soudaineté. Avec en moyenne deux à trois degrés de plus à l’horizon 2100, les projections – qui ne demandent qu’à être démenties – façonnent dès aujourd’hui les futurs paysages de la France en général, de Nouvelle-Aquitaine en particulier.
1– Les vendanges du Bordelais en plein cœur de juillet ?"...
..."2– Oubliées, les forêts de châtaigniers en Périgord
La forêt couvrant 40 % de l’Aquitaine, c’est peu dire que de son évolution dépendent les paysages de demain. Tandis que le chêne vert – déjà à la conquête de l’ouest – pourrait vite remonter de Méditerranée jusqu’à la vallée de la Loire, le sapin et l’épicéa ploieraient eux sous le manque d’eau et la chaleur associés. Pis, les forêts gasconnes risquent également de devenir vierges du moindre hêtre, quand le châtaignier est lui aussi menacé d’extinction. Outre quantité de futaies sauvages, rappelons qu’en Périgord, la châtaigneraie se cultive encore sur quelque mille hectares. Plus au sud, entre Landes et Gironde, le quasi-monopole du pin maritime cache une forêt de questions. Remis en cause par la répétition de sécheresses extrêmes, celui-ci pourra-t-il se maintenir sur plus de 600 000 hectares ? « On a choisi de donner la priorité à l’adaptation plutôt qu’à l’atténuation du changement climatique », plaide dans l’urgence le coordinateur du programme ad hoc à l’Inra. Des pins d’origine méditerranéenne, ou bien le cèdre du Liban y sont évoqués pour repeupler la forêt landaise. À l’ONF, certains craignent enfin que d’autres espèces ne meurent avant d’avoir eu le temps de migrer. Où l’on rappellera que les chênes ont en effet mis près de deux mille ans pour traverser la France de l’ère post-glaciaire.
3– Maïs et fourrages : le temps des vaches maigres"...
..."4– Ah, la bonne bouillabaisse de Saint-Jean-de-Luz…
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