Le service des Urgences de Lesparre en grande difficulté
L'absence de titulaires oblige le Pavillon de la mutualité, en charge de l'établissement, à réorganiser le service des urgences. Les finances sont en berne.
Plus qu'un urgentiste
D'une ligne de garde de vingt-quatre heures comprenant deux urgentistes avec la responsabilité d'un départ SMUR pouvant intervenir à tout moment, - une organisation préconisée par l'ex-Agence régionale de l'hospitalisation (ARH) devenue aujourd'hui agence régionale de santé (ARS) -, la clinique va passer à un système ne garantissant la présence que d'un seul urgentiste titulaire. Lequel sera renforcé par deux internes en médecine. C'est-à-dire des étudiants. Ce qui signifie qu'une fois le médecin titulaire parti avec le SMUR, il n'y a plus de médecin senior dans le service. Pour parer à cette situation, la direction met en avant les soutiens, si nécessaire, des anesthésistes de l'établissement.
L'intérim qui plombe…
Ce service des urgences, qui avait déjà connu un épisode difficile lors de l'été 2009, est de nouveau confronté à un problème d'effectif. Aujourd'hui, sur 8,5 équivalents temps plein, trois titulaires ne sont pas opérationnels. Selon les informations transmises par la direction, il y a deux congés maternité et un arrêt maladie en cours.
Pour combler le manque, le Pavillon de la mutualité n'a pas d'autre choix, tout au long de l'année, que de faire appel à une agence d'intérim spécialisée.
Cette année, au total, le budget prévisionnel des urgences aura dérapé de 420 000 euros. « Si je devais continuer à fonctionner sur le même mode jusqu'à la fin de l'année, il faudrait encore sortir 124 000 euros. Ce n'est pas possible ! », conclut le directeur du Pavillon de la mutualité. Au passage, Jean-Marc Lismonde souligne la surenchère chez les intérimaires. « Un urgentiste pour une garde de vingt-quatre heures, c'est 1 200 euros net. En 2009, c'était 800 euros. » Autre inquiétude pour le Pavillon de la mutualité qui n'a perçu de l'ARS que 300 000 euros sur la dotation espérée de 800 000 euros de l'enveloppe dite de mission d'intérêt général et à l'aide à la contractualisation (Migac). Il s'agit d'une aide de l'État permettant aux établissements privés d'assurer ce qui est du domaine de la mission de service public. Visiblement, la Migac aurait du plomb dans l'aile.
Enfin, concernant cette nouvelle organisation des urgences, « qui n'a pas vocation à se pérenniser », assure le directeur, il semble que les textes autorisent un tel fonctionnement. Un message que Jean-Marc Lismonde devait faire passer hier soir à son personnel. Pas certain que les représentants syndicaux ne soient du même avis (lire ci-dessous).